L’hypothèse Caïn met en scène quatre personnages mythologiques (Ève, ses deux fils Caïn et Abel, et Adah, leur sœur et la conjointe de Caïn) et un quatuor d’archéologues contemporains. À partir d’ossements et d’artéfacts, ces derniers font apparaître – ou imaginent – une histoire de Caïn qui n’est pas vraiment celle des livres saints des religions monothéistes. Ainsi, une Ève mortifiée par l’image d’un Paradis perdu tente d’entrainer ses fils dans des rituels pour amadouer un dieu à la colère imprévisible. Si Abel semble vouloir obéir en sacrifiant son plus bel agneau, Caïn refuse de croire à l’histoire de sa mère et préfère offrir « à ceux que ça intéresse le plus beau moment de fusion de l’humanité avec le monde qui l’entoure », soit l’acte d’amour entre Adah et lui. Cette provocation (et la jalousie ?) pousse Abel à faire l’offrande de la récolte de Caïn à la place de ce dernier, mais la fumée s’abat au sol. Abel s’en moque, Caïn est révolté par son geste et frappe brutalement son frère, provoquant ainsi sans le vouloir la « première mort » mythique. Étonné par le cadavre immobile, Caïn le mutile désespérément, à la recherche de « la vie de [son] frère ». Ou peut-être hallucine-t-il cette scène extrême… Il ne chante plus.
De son côté, alors que ce drame progresse, le quatuor des archéologues aura passé de l’observation et spéculation scientifiques à la conscience émue de l’enjeu de la violence meurtrière, et, à l’inverse de Caïn, il évoluera du parlé vers le chanté.
Quant à Adah, elle avait d’abord suivi sa mère, qui fuyait la violence imminente entre les deux frères. Mais elle décide maintenant de retourner auprès de celui qu’elle aime, tout en enjoignant sa mère à faire de l’ordre dans ses souvenirs et à oublier Dieu. Elle retrouve Caïn seul, effondré, comprend ce qui s’est passé et évoque un avenir pour elle et lui, avec d’autres rituels, inventés, libres et partagés.
Encadré par un solo de tuba et un solo de violon, un épilogue termine cette « proposition opératique » avec l’ensemble des interprètes méditant en musique devant les images d’un monde (la « Terre de Caïn ») dont nous sommes, maintenant, et tous, les responsables.
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